On the way

 



On the way.
Autoportrait.

(Je partage volontiers l'emplacement de ce lieu, uniquement par échange privé.)

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Il me semble comprendre, peu à peu.

Qu'être authentique, et vrai, et aligné dans nos émotions profondes, ne doit pas pour autant nous couper de l'humain, l'humaine, qui se trouve en face de nous.

Qu'il s'agit avant tout de sentir l'autre, de prendre conscience de ses limites, de son niveau d'énergie, de sa sensibilité. Se rappeler qu'il a lui-même son propre combat intérieur, tissé de démons et de vieilles blessures, parfois bien plus profondes qu'il ne nous est possible d'imaginer.

Il est envisageable de déverser nos impressions, nos émotions, nos opinions, ou notre histoire, si nous prenons le soin de sentir que l'autre est prêt à accueillir. Vraiment, pleinement, prêt.

Cela fait partie de la bienveillance que je prône. Souvent, ce terme est décrié, raillé, considéré comme un excès de mièvrerie, une façon d'édulcorer. Je la pense mal comprise, cette bienveillance. Elle est simplement là pour nous rappeler que l'autre existe et ressent, pour garder le lien, mais aussi trouver dans certains cas un langage commun pour se respecter mutuellement.

Combien de fois m'a t-on lancé « Tu es bien trop gentille ! » sur un ton de reproche, presque comme s'il s'agissait d'une maladie à soigner sans tarder. Mon compagnon m'a dit, un jour, que ce monde n'en serait pas là où il se trouve, si plus d'humains s'autorisaient simplement à plus de gentillesse.

Il est possible d'être bienveillant sans être faible.

Et d'être juste, et vrai, et non-censuré, tout en prenant en compte la myriade de subtilités qui composent une situation donnée.

Il y a un temps pour s'exprimer, pour exploser, pour se dévoiler, et un temps autre, pour mesurer, pour écouter, être dans le silence. Pour prendre soin et situer où se trouve l'autre.

A nous de ressentir.
D'y être ouvert et sensible.
De s'autoriser la solitude.
De trouver d'autres voies pour se déverser quand le besoin se fait ressentir.

Nous sommes embarqué.es dans ce même navire, balloté.es par la violence de ce monde, l'incertitude de l'avenir et les entraves du passé. Et si on supposait que notre famille de coeur est bien plus vaste que celle que l'on imaginait...? Bien souvent dernièrement, je suis surprise de découvrir des points communs inattendus avec des êtres dont je me sentais de prime abord très éloignée. Des fils se lient presque malgré moi.

Etre en Vie me subjugue.

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