La révérence

 



Comme le soleil sur la roche nue, et comme l'empreinte de l'écume, comme la danse silencieuse des étoiles dans le noir, je marche vers ma propre fin. Qu'il existe ou non la trame tissée d'un inéluctable destin, ou bien si tout ne tient qu'à l'audace du hasard, et si la vérité se situe simplement quelque part, à mi-chemin entre la chance et le dessein... nous sommes à l'évidence seulement de passage. Que me reste t-il donc, à mon échelle d'humaine ? Apprendre à me connaître, accueillir ce qui est, prendre soin, tenter de ne plus lutter. Vivre mes émotions au plus profond, quelles qu'elles soient. Je suis par nature, immensément sensible. Longtemps je l'ai perçu comme une limitation, une faiblesse à cacher, presque une infirmité. Le chemin parcouru m'a conduite à accepter mon humanité, ses parts les plus abjectes, et à découvrir in fine que ma sensibilité me rend certes fragile mais également intense, empathique et présente. Je ressens énormément de gratitude pour les êtres qui m'ont accompagnée sur cette voie, et se reconnaîtrons. Ce soir la lune et le soleil couchant se tutoient brièvement dans les cieux, je sens l'odeur du sel et du vent sur ma peau, en pèlerine dénudée je reviens en ces lieux, avec au creux du cœur, quelque chose de plus calme, comme aligné avec le rythme lent des vagues qui roulent sous mes pieds. Parfois l'expérience humaine me semble n'être qu'un jeu dont je ne maîtrise pas toujours les règles. Seuls mes mouvements intérieurs m'appartiennent réellement. 

Commentaires

Articles les plus consultés