Quand la neige lave l'affront des Hommes

 


Ils auront beau bâtir des villes. Répandre du goudron. Creuser avidement. Ils auront beau salir, ils auront beau tuer, abattre les forêts, empoisonner les fleuves. A l’échelle de ce monde, les Hommes ne sont que nés de la toute dernière pluie : la Terre se relèvera, avec ou sans leur aide. Ce n’est pas elle qu’il s’agit d’espérer sauver, finalement, mais bel et bien l’espèce humaine, pour peu qu’elle le mérite ? J’oscille perpétuellement entre élans humanistes et impitoyable rancœur, tantôt je nous vois beaux et capables de grandir, tantôt je nous méprise pour tout le mal causé. Funambule balançant entre amour et colère. Mais pour la Terre, nulle crainte, elle est plus résiliente que nul ne le sera jamais. Et si sa guérison implique de nous gommer, elle trouvera sans mal les moyens de le faire. Nous ne sommes rien que de passage, avec au creux de nos mains, de nos têtes et de nos cœurs, tant de possibles à faire éclore...


C’est là ce qui m’habitait lorsque je contemplais cette étendue d’une blancheur sans pareil, comme si la seule présence de la neige étendue sur le monde le ramenait soudainement à sa pureté d’antan, et nous offrait de l’entrevoir le temps d’un souffle.

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