Learning to fly

 

Lofoten, hiver 2018. Quelque part au-dessus de moi, une pâle lueur grandit. Puis c’est le ciel tout entier qui s’embrase, ruisselant de vert et d’argent. Comme une échappée hors de la réalité et du temps. Un pont entre les mondes. Ce n'est pas ma première aurore, mais de loin, la plus fantastique. La magie de l’instant me fait couler des larmes, qui gèlent sur ma joue presque instantanément. L’élan créatif est plus fort que le froid mordant, j’installe mon trépied… J’ai retiré mes gants pour être plus efficace, et ma veste pour rendre ma silhouette un peu plus lisible (tant pis pour le gros pantalon de ski...), maintenant le vent s’insinue partout ; j’ai conscience qu'au vu de la température je ne pourrai me permettre que très peu d’essais. Alors, en fin de compte, c’est un peu flou, et la recherche aurait pu être un peu plus poussée. Mais j’aime profondément le souvenir auquel cette image est liée. Et ce qu’elle cherche à représenter : une part de moi emportée par le ballet de lumière et tutoyant l’Infini l’espace d’un court instant...