La pèlerine

 


Le but est mon chemin. J'avance en pèlerine, à la seule force de mes pas, en apprenant à ne pas fantasmer sur l'arrivée, et plus encore, à admettre que mon processus de chrysalide ne sera peut-être jamais totalement achevé. Et cela m'aide, de me dire que je ferai d'autres erreurs, que rien ne m'appartient, que je suis simplement une petite poussière d'étoiles qui danse parmi tellement d'autres et qui cherche tant bien que mal une voie de compréhension pour grandir et faire circuler l'Amour.

In fine je ne peux m'en remettre qu'à moi et aux forces qui me guident, peu importe le nom que je leur donne.

Et puis réaliser, entre autres choses, que ce que je pense n'est en rien ce que je suis. Si les constructions mentales, le lot d'épreuves traversées, l'éducation, l'environnement culturel, l'image mentale que l'on se fait de soi, et celle projetée par les autres, oui si ces différents éléments déterminent un cap tout est cependant sans cesse à réinventer et tu es l'unique capitaine de ton navire, la seule personne au monde à en tenir la barre, à décider de qui tu es.

Mais mon bateau dépend des vents et des humeurs de l'océan... me diras-tu sans avoir tort. C'est sans doute là précisément, qu'il s'agit de sentir quand réduire la voilure ou s'en remettre aux vagues. Nous voguons toutes et tous dans une vaste mer d'incertitudes, que l'on croie au hasard, aux dieux ou au destin, la part de mystère toujours demeure.

Ce soir j'observe le soleil qu'engloutissent les nuages, massés en une mer calme qui vient lécher les contreforts montagneux. L'air froid est tranchant comme une lame, sa pureté coule en moi à chaque inspire. Errer dans la montagne n'apporte pas constamment de réponse aux questions qui taraudent, mais a au moins le don de faire voir les choses d'en haut, et de nous ramener à notre propre vulnérabilité pour mieux la draper d'une forme de détermination. Il est bon de se sentir parfois comme intouchable...

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